À Ajaccio, la ministre Nathalie Delattre soutient une vision durable du tourisme
Publié le 27/05/2025
La ministre en charge du tourisme a entamé un premier déplacement de deux jours en Corse ce lundi. Après un passage par la Bibliothèque Fesch et la Citadelle, lieux emblématiques du patrimoine de la cité impériale, elle a rencontré les acteurs économiques et touristiques durant près de deux heures à la préfecture afin de partager la vision stratégique du tourisme à horizon 2030, et d’évoquer les défis à relever.
Passant de la Bibliothèque Fesch à la Citadelle Miollis, en profitant d’un passage par la ville génoise, pour son premier déplacement sur l’île, ce lundi, sous le soleil d’Ajaccio, Nathalie Delattre n’était pas venue faire du tourisme mais a pu mesurer tout le potentiel de la cité impériale. La ministre en charge du tourisme, a en effet entamé une visite de deux jours en Corse dont l’objectif est d’évoquer les enjeux du tourisme et de l’attractivité en Corse. « Le tourisme en France se porte bien et soutient en grande partie l’économie de la France. Il représente 8% de la richesse nationale, 15 milliards dans notre balance commerciale et 2 millions d’emplois », a-t-elle indiqué en relevant que « la Corse est un territoire pépite de nos sites touristiques avec plus de 3 millions de visiteurs par an ». « L’importance du tourisme est encore plus prégnante en Corse avec 3,4 milliards de recettes annuelles, une richesse apportée sur le territoire qui pèse 5 fois plus qu’au niveau national », a-t-elle appuyé.
Avant de se rendre en Haute-Corse demain, pour une séquence dédiée aux territoires ruraux, aux côtés de l’Ajaccien Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, elle a notamment profité de cet après-midi sans temps mort pour prendre connaissance du projet d’aménagement imaginé pour la Citadelle Miollis.
Une mise en tourisme du patrimoine permettant de conserver le monument, désormais propriété de la ville, qui s’inscrit dans le droit fil de la stratégie engagée par le gouvernement. « En France il existe 46 000 monuments classés dont la moitié sont en péril. Ces monuments vont disparaître si pas d’investissements pour les rénover. Or, l’État n’a pas les capacités de financer intégralement l’ensemble de ces opérations. Le but est donc d’aller chercher des partenaires nationaux ou étrangers pour participer à la rénovation de ces monuments grâce à la création d’établissements hôteliers 4 ou 5 étoiles », a expliqué la ministre. C’est dans cette dynamique que la citadelle a d’ailleurs été présentée au sommet Choose France à Versailles il y a quelques jours. Une mise en lumière qui ne signifie pas que le monument sera cédé aux investisseurs, comme a tenu à le rappeler Nathalie Delattre. « Les porteurs de projet vont venir investir dans de l’hôtellerie par le biais de baux emphytéotiques. Ils savent bien qu’ils ne seront pas propriétaires des murs », a-t-elle assuré, quelques jours après la mise au point du maire de la cité impériale, Stéphane Sbraggia, lors du dernier conseil municipal.
Avant de se rendre en Haute-Corse demain, pour une séquence dédiée aux territoires ruraux, aux côtés de l’Ajaccien Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, elle a notamment profité de cet après-midi sans temps mort pour prendre connaissance du projet d’aménagement imaginé pour la Citadelle Miollis.
Une mise en tourisme du patrimoine permettant de conserver le monument, désormais propriété de la ville, qui s’inscrit dans le droit fil de la stratégie engagée par le gouvernement. « En France il existe 46 000 monuments classés dont la moitié sont en péril. Ces monuments vont disparaître si pas d’investissements pour les rénover. Or, l’État n’a pas les capacités de financer intégralement l’ensemble de ces opérations. Le but est donc d’aller chercher des partenaires nationaux ou étrangers pour participer à la rénovation de ces monuments grâce à la création d’établissements hôteliers 4 ou 5 étoiles », a expliqué la ministre. C’est dans cette dynamique que la citadelle a d’ailleurs été présentée au sommet Choose France à Versailles il y a quelques jours. Une mise en lumière qui ne signifie pas que le monument sera cédé aux investisseurs, comme a tenu à le rappeler Nathalie Delattre. « Les porteurs de projet vont venir investir dans de l’hôtellerie par le biais de baux emphytéotiques. Ils savent bien qu’ils ne seront pas propriétaires des murs », a-t-elle assuré, quelques jours après la mise au point du maire de la cité impériale, Stéphane Sbraggia, lors du dernier conseil municipal.
À l’issue de cette séquence, Nathalie Delattre a par ailleurs rencontré les élus, acteurs économiques et touristiques pour partager la feuille de route du gouvernement pour le tourisme à l’horizon 2030. « Avec l’Agence de Tourisme de la Corse, nous avons cette même vision d’un tourisme durable inclusif et innovant », a-t-elle relevé en pointant avant tout la volonté de désaisonnaliser les flux touristiques. « La stratégie c’est de faire du tourisme tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire », a-t-elle insisté en faisant un focus sur l’œnotourisme, forme de tourisme qui permet de sortir de la saisonnalité, et qui a connu une « croissance de 20% ces 8 dernières années ». « Nous avons opté pour une politique de désaisonnalisation et d’accompagnement des professionnels vers l’annualisation du tourisme, mais nous ne pourrons la mener que si l’achat de flux aériens est validé et que l’on peut ouvrir la Corse sur toutes les capitales européennes. Nous lui avons donc demandé de venir en appui à cette stratégie d’achat de flux », a pour sa part posé Angèle Bastiani, la présidente de l’ATC.
Alors que la ministre a également souhaité évoquer les défis à relever avec les acteurs économiques et touristiques à l’instar des ressources humaines, du recrutement des saisonniers ou encore des conflits d’usages entre logements pérennes et logements saisonniers qui se multiplient, au sortir d’une réunion de près de deux heures, les réactions ont été quelque peu contrastées. Benoît Chaudron, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Corse (UMIH), retient pour sa part « de l’écoute » de la part de Nathalie Delattre. « On comprend qu’il y a quelqu’un qui a envie de s’investir sur l’un des premiers créneaux de développement en France qui serait l’industrie du tourisme, ce qui est une bonne nouvelle », a-t-il estimé. « Mais il y a toujours des difficultés car la Corse reste dépendante des transports, de son personnel, … Il y a donc une écoute, peut-être des avancées, mais aussi des questionnements où l’on peut peut-être évoluer », a-t-il tempéré.
Alors que la ministre a également souhaité évoquer les défis à relever avec les acteurs économiques et touristiques à l’instar des ressources humaines, du recrutement des saisonniers ou encore des conflits d’usages entre logements pérennes et logements saisonniers qui se multiplient, au sortir d’une réunion de près de deux heures, les réactions ont été quelque peu contrastées. Benoît Chaudron, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Corse (UMIH), retient pour sa part « de l’écoute » de la part de Nathalie Delattre. « On comprend qu’il y a quelqu’un qui a envie de s’investir sur l’un des premiers créneaux de développement en France qui serait l’industrie du tourisme, ce qui est une bonne nouvelle », a-t-il estimé. « Mais il y a toujours des difficultés car la Corse reste dépendante des transports, de son personnel, … Il y a donc une écoute, peut-être des avancées, mais aussi des questionnements où l’on peut peut-être évoluer », a-t-il tempéré.
César Filippi, le président du Groupement des Hôteliers et Restaurateurs (GHR) Corsica s’est voulu pour sa part plus critique. « Nous avons exposé à la ministre les trois problématiques qui sont véritablement un problème pour les professionnels, mais nous n’avons pas eu les réponses que l’on attendait », a-t-il soufflé en pointant « la non compensation de la rupture de continuité territoriale qui nous occasionne un surcoût d’exploitation de 25 points par rapport à nos collègues du continent », le Padduc véritable « épouvantail pour les professionnels » qui « gêne beaucoup les professionnels dans la recherche de qualité et durée du séjour », mais aussi l’explosion du paratourisme. « Plus de la moitié de l’économie est non déclarée. Cela ne profite à personne et certainement pas à la Corse. Je pense que ce n’est pas comme cela qu’on va faire une société équilibrée », a-t-il déploré.
Mais si face à cette problématique la ministre avait ramené dans ses bagages les nouveaux dispositifs de la loi Le Meur qui « pourraient permettre en partie de régler des problématiques générées par le non marchand » afin de pouvoir rassurer les professionnels, ces derniers ont estimé avoir reçu peu de garanties à ce sujet. « Ces dispositifs vont donner un peu plus de pouvoirs aux maires, mais vont-ils avoir la possibilité, le courage ou tout simplement la volonté de le faire ? C’est une industrie qui s’est installée et ce n’est pas évident de la stopper », analyse ainsi Benoit Chaudron.
Mais si face à cette problématique la ministre avait ramené dans ses bagages les nouveaux dispositifs de la loi Le Meur qui « pourraient permettre en partie de régler des problématiques générées par le non marchand » afin de pouvoir rassurer les professionnels, ces derniers ont estimé avoir reçu peu de garanties à ce sujet. « Ces dispositifs vont donner un peu plus de pouvoirs aux maires, mais vont-ils avoir la possibilité, le courage ou tout simplement la volonté de le faire ? C’est une industrie qui s’est installée et ce n’est pas évident de la stopper », analyse ainsi Benoit Chaudron.